
CARÊME
(1ère partie) vers (2ème partie)
Le carême représente la période de quarante jours qui précède Pâques. Ce temps de préparation est également un temps de conversion intérieure où le chrétien, par la pratique du jeûne, de la prière et du partage, est appelé à approfondir sa relation avec le Seigneur et à s’ouvrir aux autres.
Mais qu’est-ce que le carême ?
Quelles sont ses origines et comment le pratiquer aujourd'hui ?
Date du carême 2025
Début du carême : mercredi 5 mars 2025
Fin du carême : jeudi 17 avril 2025
Quel est le sens du carême ?
Le carême est une période très importante pour les chrétiens car il les prépare à la fête de Pâques. Dans la nuit pascale (du 19 au 20 avril 2025), toute l’assemblée va renouveler ses engagements pris lors du Baptême et accueillir les Catéchumènes dans la grande famille des enfants « adoptifs » de la Sainte Trinité.
Le temps du Carême est ainsi l’ultime étape avant le Baptême, la Confirmation la première des Communion des adultes, des jeunes ou des enfants en âge de scolarité. Durant ce temps du Carême, « les Catéchumènes » vont vivre les « scrutins : les dimanches 23 et 30 mars et le dimanche 6 avril 2025 : en lien avec les Evangiles de saint Jean (la rencontre de Jésus et de la samaritaine, au puits de Jacob, la guérison de l’aveugle-né à la piscine de Siloé à Jérusalem, et la « résurrection » de Lazare à Béthanie.
Les Catéchumènes qui auront été accueillis par notre Evêque Jean-Pierre, dans la Cathédrale Saint Paul à Liège le dimanche 9 mars, lors de la messe de l’appel décisif, à 16h30, vont donc vivre avec la communauté qui les a vus « s’éveiller à la foi au Christ », trois étapes où ils vont librement discerner s’ils vont s’attacher au Christ ressuscité pour toute leur existence. Soyons nombreux à les rejoindre en notre Cathédrale et lors de ces trois scrutins !
Le mot « carême » vient du latin quadragesima, qui veut dire « quarantième ». Le carême commence donc le quarantième jour avant Pâques, soit le mercredi des Cendres, et dure logiquement quarante jours. Les dimanches de Carême ne sont pas comptés dans cette quarantaine, car pour un chrétien, le dimanche évoque, chaque semaine, le « premier jour de la semaine », la Résurrection.
Nous sommes peut-être surpris, comme chrétiens, d’appeler le dimanche « premier jour de la semaine ». Nous trouvons en fait ce terme dans les témoignages de la Résurrection : « Le premier jour de la semaine, le soleil s’étant levé, Marie-Madeleine se rendit au tombeau … » Dans notre éducation chrétienne, nous avions appris que le dimanche était notre « septième jour de la semaine » à l’instar du sabbat qui évoque le septième jour de la création.
En fait, nous devons dire que le dimanche est « le premier jour » comme il est même un « huitième jour » où se produit l’évènement inédit de la Résurrection de Jésus Christ, qui vient accomplir l’aboutissement de toute la création.
D’après le premier récit de la création, dans la Bible, « Dieu se reposa de toute l’œuvre qu’il avait faite » et nos frères juifs respectent donc ce repos en célébrant le « sabbat ».
Dans la chrétienté, le dimanche jouait le même rôle de « jour de repos », où toute la société marquait un temps d’arrêt.
Dans notre monde « sécularisé », c’est-à-dire où on vit le rythme que la société, avec ses choix actuels, « de ce siècle », nous empresse d’adopter, il en va tout autrement. Comme chrétiens, nous devons donc trouver le moment le plus adéquat pour nous rassembler. Est-ce que l’époque de la messe à 10h00 chaque dimanche matin correspond encore à notre rythme de vie actuelle ? A chacun d’y réfléchir et d’apporter sa réponse …
Symbolique du nombre 40
Pour les chrétiens, le Carême rappelle les 40 jours passés par Jésus au désert, au début de son ministère. Mais le nombre 40 est très souvent repris dans la Bible. Par exemple, le Déluge s’est déroulé en 40 jours ; Moïse a passé 40 jours et 40 nuits sur la montagne, dans la présence de Dieu qui lui a révélé les Tables de la Loi ou la « Torah ». Le prophète Elie a aussi marché quarante jours avant de parvenir à la montagne du Seigneur, l’Horeb.
Il réfère aussi au nombre d’années passées par les Hébreux dans le Sinaï, à la sortie d’Égypte. Enfin, il recouvre plusieurs symboliques. Par exemple, dans le cas de la traversée du désert, « quarante » symbolise ici une génération entière qui se renouvelle et atteint la terre promise par Dieu, délestée des péchés de la génération précédente.
Il représente également le temps passé, pour l’enfant, dans le ventre maternel (40 semaines).
Le carême, ou quarante jours pour se convertir
De ce fait, le carême peut être considéré comme un temps de maturation et de préparation vers une conversion ou vers l’avènement d’un renouveau. C'est tout le sens de la période du carême : se préparer à la fête de Pâques, qui célèbre la résurrection de Jésus. Comme lui, nous sommes aussi appelés à « ressusciter » et à renouveler notre foi.
Le Carême, un temps de pénitence
Le mot carême est souvent interprété comme un temps de privations ; ce qui fut le cas longtemps dans l’Église. Par exemple, encore au XIVe siècle, les « pénitents » étaient même écartés de la communauté et se privaient très rudement.
Aujourd’hui, l’Église catholique préfère l’envisager sous l’angle de « la rencontre » et « du cœur à cœur » de l’homme avec son Seigneur. Certains ont d’ailleurs utiliser la résonance acoustique du mot « Carême » pour le transformer en « Car-Aime ».
Dans notre Unité Pastorale Jésus Bon Pasteur, nous aurons l’occasion de débuter le temps du Carême par une Assemblée ce mercredi 5 mars à 18h30 en notre église Notre Dame au Tumulus.
Nous commencerons par écouter la Parole de Dieu.
Un geste nous sera proposé : recevoir les cendres sur notre front. Ce geste qui nous vient tout droit de la tradition biblique, rappelle le désir de nous convertir.
A cet instant, nous nous rappelons l’onction de Saint Chrême reçue à notre Baptême et à notre Confirmation ! Sans doute, avons-nous recouvert cette huile de joie et d’enthousiasme par nos actes et nos paroles qui ont manqué leur but : aimer encore et toujours. Nous avons l’occasion d’en prendre conscience !
Un sacrement nous sera offert : le sacrement de la Pénitence et de la Réconciliation. Chaque premier samedi du mois, de 15h00 à 16h00 (ce sera en fait le samedi 8 mars et le samedi 5 avril, nous pouvons vivre une Confession personnelle et recevoir l’absolution).
Ce mercredi 5 mars, nous pourrons approcher du prêtre et dire brièvement un mot ou une phrase qui exprime notre désir de nous convertir et nous recevrons individuellement l’absolution. Il est vrai que ce moment de vérité face à Dieu nous coûte et nous n’aimons pas avouer dans quel travers nous nous orientons. Nous devons surtout avoir à l’esprit le très beau psaume 31, 5 : « Je rendrai grâce au Seigneur en confessant mes péchés. »
Quelle joie d’éprouver l’immensité de la miséricorde du Seigneur « qui ne veut pas la mort du pécheur mais qu’il se convertisse et qu’il vive ! »
(2ème partie)
Pour qu’il devienne « juste », notre tradition catholique propose au croyant trois outils de conversion :
l’aumône ou le partage (don d’une partie de ses revenus à des œuvres de charité : nous aurons le petit déjeuner de la solidarité le dimanche 6 avril, en Assemblée d’Unité Pastorale, la présentation du projet d’Entraide et Fraternité ainsi que les collectes du Carême de partage des 29 et 30 mars et des 12 et 13 avril ),
la prière (méditation des textes de la Bible et prière personnelle) et
le jeûne (distanciation avec certains aliments riches, chasteté ou abstinence sexuelle (c’est-à-dire entretenir entre nous des relations plus respectueuses).
C’est une posture qui invite le croyant à réviser ses priorités dans une dynamique de décentrement par un retour à Dieu et une plus grande considération du prochain.
Néanmoins, l’Église n’impose aucun modèle. Le temps du carême est, pour chaque chrétien, un chemin d’engagement personnel. Chacun est libre de choisir comment vivre cette période et d’utiliser les moyens qui lui permettent de revenir à l’essentiel, c'est-à-dire de laisser tomber le superflu et de revitaliser sa relation à Dieu et ainsi, avec les autres.
Le déroulement du Carême
Le Carême se déroule donc sur quarante jours et comprend quatre temps liturgiques importants : le mercredi des cendres, la mi-carême, le dimanche des Rameaux et de la Passion et la Semaine sainte. Pendant toute la durée de ce temps liturgique, les ornements des prêtres sont de couleur violette (exceptés la couleur rouge le dimanche des Rameaux et de la Passion ou encore la couleur blanche pour certaines solennités : Saint Joseph ou l’Annonciation du Seigneur).
Célébré le lendemain du Mardi gras, le mercredi des Cendres, 5 mars 2025, a marqué l’entrée des chrétiens en carême. Du latin Dies cinerum (« jour des cendres »), il représente le premier jour de pénitence et de jeûne. Lors de la messe célébrée ce jour-là, le prêtre bénit les cendres des rameaux brûlés l’année précédente, puis marque d’une croix de cendres le front des croyants. Le fidèle est invité à se souvenir de sa fragilité d’être humain et à se repentir.
La mi-carême est célébrée le dimanche 30 mars 2025, quatrième dimanche de Carême. Dans notre province de Liège, nous avons notamment le Dimanche du Laetare à Stavelot et des traditions plus récentes ailleurs. Le mot latin Laetare est en fait le premier mot de l’antienne en latin dans l’ancienne liturgie (ou chant d’entrée) et signifie « Réjouissez-vous ».
Ces vingt jours pourraient aussi correspondre à la durée de validité des œufs pour être consommés. C'est pour ne pas les perdre que les crêpes étaient au menu du Mardi gras et de la mi-carême. Sans doute pour le même motif de validité, le jour de Pâques, les œufs étaient peints et devenaient objets de décoration et de cadeaux. Dans l’Antiquité, l’œuf portait aussi une dimension mystique et cosmique. Signe d’une « épiphanie de la création », il représentait la naissance du monde et ce, sur plusieurs continents.
Le dimanche des Rameaux et de la Passion, le samedi 12 avril à 18h00 en l’église de Grand’Axhe et le dimanche 13 avril à 10h00 en l’église de Bettincourt et à 10h30, en l’église Notre Dame au Tumulus. C’est le premier jour de la Semaine sainte, qui conclut le temps du carême. Le sixième dimanche de Carême, les chrétiens fêtent l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem et commémorent la Passion du Christ. La célébration est marquée par la bénédiction et la procession des rameaux de buis ou de toute branche de verdure (par exemple, des palmes) et par la lecture du texte de la Passion de Jésus. Le buis béni ou tout autre rameau de verdure est souvent utilisé, pour les chrétiens, pour orner chez eux un crucifix, ou pour être déposé sur une tombe au cimetière. Ce geste signifie leur foi dans la résurrection du Christ. En fait, dès le cinquième dimanche de Carême, nous entrons dans le temps de la Passion. La Liturgie renouvelée au Concile Vatican II a uni dans une seule célébration l’entrée triomphale de Jésus suivie de son abaissement total lors de sa Passion.
La Semaine sainte est l’axe central de l’année liturgique. Concluant les quarante jours du carême, elle commence le dimanche des Rameaux et s’achève la nuit de Pâques. Les chrétiens orthodoxes l’appellent la « Grande Semaine ».
Les lundi saint 14, mardi saint 15, mercredi saint 16, nous écoutons les « chants du serviteur », textes prophétiques qui ont été interprétés par les premiers chrétiens comme accomplis par la passion et la résurrection du Christ dont les évangiles proclamés ces jours donnent les prémices (annonces de la trahison, du reniement, de l’abandon de tous). Ces jours sont particulièrement propices pour recevoir le sacrement de la pénitence et de la réconciliation.
Le Mercredi saint 16 avril 2025, à 18h00, notre évêque Jean-Pierre réunit tous les prêtres et les diacres entourés de tous les membres du diocèse qui le peuvent, en notre cathédrale, pour une célébration pendant laquelle diacres et prêtres renouvellent leurs engagements de leur ordination : c’est la messe chrismale. L’évêque procède aussi à la bénédiction de l’huile des Catéchumènes, de l’huile des Malades et à la Consécration du Saint Chrême (qui est destiné à l’onction au Baptême, à la Confirmation, à l’Ordination presbytérale ou épiscopale, et à la consécration d’une nouvelle église). Avez-vous remarqué que lors de la consécration du Saint Chrême, tous les prêtres présents imposent les mains comme lors de la concélébration eucharistique ?
Il convient que les offices de la Liturgie des Heures soient célébrés en Assemblée durant les trois jours qui viennent. Surtout le samedi saint qui ne comporte pas d’autre célébration que la Liturgie des Heures : en effet, en ce jour, l’Eglise veille dans l’attente du Dimanche de Pâques qui débutera par la Veillée pascale célébrée de préférence entièrement de nuit, c’est-à-dire en cette année 2025 pas avant 21h00.
Le Jeudi saint 17 avril 2025, les chrétiens célèbrent la Messe en mémoire de la Cène du Seigneur, à 18h30, en l’église Saint Pierre. Après l’homélie, le célébrant réalise le geste du lavement des pieds qui exprime que Jésus le Maître et le Seigneur veut conduire son Eglise, en se mettant à son service. C’est d’ailleurs le sens du diaconat permanent qui rappelle à toute la communauté que le Christ qui nous conduit, est « le diacre », au milieu de nous, « celui qui est venu pour servir et non pour être servi ». C’est aussi le jour où l’on commémore l’institution du ministère presbytéral ( le «service » des prêtres ) Cette célébration ne se termine pas par un envoi de l’Assemblée mais par l’Adoration au reposoir qui rappelle ainsi l’Agonie de Jésus à Gethsémani.
Le Vendredi saint 18 avril 2025, nous célébrons la Passion du Seigneur, en l’église Saint Pierre. A 15h00 ou à une heure qui convient mieux, l’Assemblée se réunit pour écouter la liturgie de la Parole et la Passion de notre Seigneur Jésus-Christ selon saint Jean, elle présente ensuite une prière universelle très complète, elle vénère la Croix du Seigneur, communie au Pain eucharistique déposé au reposoir, la veille et se retire en silence et dans le recueillement, à nouveau sans « envoi ». La coutume veut aussi que l’on célèbre un chemin de croix en ce jour. Suivant les habitudes locales, il est célébré à 15h00, ou en soirée, en public ou dans une église. Mais c’est la célébration de la Passion du Seigneur qui reste l’office le plus important et à privilégier en ce jour.
Le samedi saint 19 avril 2025, en l’église saint Pierre, la Veillée pascale est l’aboutissement du carême.
La célébration s’ouvre autour d’un feu auquel est allumé le Cierge pascal. La célébration commence dans le noir, cierges en main.
L’Assemblée écoute de nombreux textes (en principe 7, chiffre symbolique et au minimum 3 dont la lecture du livre de l’Exode qui évoque la libération du peuple de l’esclavage. Les autres lectures rappellent le parcours du peuple hébreu, de son Exode et de la fidélité de Dieu dans son histoire. L’Assemblée entonne le Gloire à Dieu tandis que les cloches sonnent à toute volée et elle écoute l’épître aux Romains (qui rappelle le sens du Baptême) et l’annonce de la Résurrection dans l’évangile de Saint Luc.
L’eau de la piscine baptismale ou des fonts baptismaux est bénite et accueille les Catéchumènes pour leur baptême et leur confirmation.
Ils apporteront ensuite les offrandes à l’autel où après la prière eucharistique, ils communieront pour la première fois.
L’Assemblée est alors envoyée avec un Alléluia solennel et elle entamera une joyeuse « Cinquantaine pascale », le dimanche 20 avril 2025, 49 jours de fête qui culmineront le « Cinquantième jour de Pâques » ou « Jour de Pentecôte » le 9 juin 2025.
En cette année sainte 2025 qui rappelle aussi les 1700 ans du Concile de Nicée, en 325, tous les chrétiens célébreront Pâques à la même date.
Peut-être un jour, en sera-t-il ainsi chaque année. Nous l’espérons !