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Alors que le Pape François se rend ce dimanche 15 décembre à Ajaccio pour la clôture du Colloque sur « la religion populaire en Méditerranée », dans dix jours, nous célébrons Noël.

Peut-on dire que Noël est une fête populaire ? Une fête est-elle populaire parce que chacun peut brièvement la décrire et donc, en fournir la signification ? Sans aucun doute, les messes de Noël sont celles qui réunissent le plus grand nombre de baptisés et ces célébrations sont l’avant-goût d’un rassemblement familial.

Une fête est populaire si elle peut se manifester dans l’espace public et est acceptée, dans sa représentation, par la majorité de la population. Si nous avons des croix ou des chapelles à nos carrefours et si nous souhaitons « garder l’église au milieu du village », nous entretenons cette foi de proximité. A cet égard, nous devons saluer les crèches qui seront installées dans nos quartiers comme celles qui seront visibles dans nos neuf églises. Peut-être, dans nos différents quartiers, ouvrirons-nous nos églises pour ceux qui voudront y entrer ?

Ces signes suffisent-ils à transmettre le sens de la Nativité du Fils de Dieu venu dans notre chair. Car il s’agit bien de cela, le Fils de Dieu est né de la Vierge Marie.

Chacun va témoigner, de manière personnelle, de ce fait historique inouï. Si nous célébrons Noël pendant huit jours – Octave de la Nativité – nous voulons déployer comme un accomplissement inédit. D’ailleurs le 1er janvier, nous célébrons Sainte Marie, Mère de Dieu. La maternité vécue par la Vierge Marie est unique, et elle le restera, dans l’histoire de l’humanité. Nous célébrons la première fête dédiée à la Vierge Marie : nous pouvons y affirmer que Jésus est vraiment homme puisqu’il est né d’une femme et qu’il est vraiment Dieu puisque nous proclamons, à la suite du Concile d’Ephèse en 431, que la Vierge est « mère » de Dieu.

Au cœur de cette octave de la Nativité, nous avons le dimanche 29 décembre, en cette année 2024, qui illustre une des insistances du début du 20ème siècle, nous mettre à l’école de la famille de Jésus, Marie, Joseph dans l’intimité de la grotte de Bethléem où Marie garde tous ses évènements dans son cœur, comme dans « la vie cachée » de Nazareth où, après un temps d’exil, Jésus vit les gestes de la vie quotidienne. Nous relirons d’ailleurs dans l’évangile de Luc que Jésus à travers la répétitivité des fêtes annuelles va sortir des sentiers battus pour nous révéler le vrai visage de son Père. Nous aurons la joie d’ouvrir l’année sainte 2025 ( également anniversaire du Concile de Nicée en 325), dans notre cathédrale saint Paul, ce dimanche-là.

Le temps de Noël se développe encore pour nous acheminer vers l’Epiphanie du Seigneur, célébrée dans notre pays, le dimanche après le 1er janvier, qui sera cette année, le 5 janvier 2025. Comme chaque premier dimanche du mois, nous vivrons la messe d’Unité Pastorale. D’abord, nous aurons l’occasion de communier par la prière et le partage avec les Eglises sœurs du Congo, Rwanda et du Burundi. Historiquement, nos liens sont étroits et nous les entretenons chaque année en ce dimanche. Mais cette année, nous ouvrirons aussi l’année sainte dans notre Unité Pastorale. Nous l’avons déjà développé au long des quatre dimanches de l’Avent : nous sommes des « pèlerins de l’Espérance ». Semons autour de nous des « graines d’espérance ». Le Seigneur ne nous donne jamais « un produit fini à consommer » mais un germe qui pourra prendre racine en nous pour y croître et porter beaucoup de fruits. Ainsi, quand nous recevons le pain eucharistique – ou l’hostie – tout reste à réaliser : nous laisser transformer par le Seigneur et contribuer à la croissance de son Corps qui est l’Eglise.

Le 12 janvier clôturera le temps de Noël par la célébration du Baptême du Christ : le Jourdain accueille le corps du Fils de Dieu comme jadis il avait été témoin, sous la conduite de Josué, de l’entrée du peuple de Dieu dans la terre promise. Alors que le peuple s’entraînait au redoutable apprentissage de la liberté, il recevait aussi mission de renouveler la face de la terre encore bien limitée, à cette époque, aux territoires où s’installèrent les descendants des douze tribus, des fils du patriarche Jacob. Avec Jésus, le Fils de Dieu, et par sa résurrection, les baptisés reçoivent une mission à l’échelle de l’univers. Nous aurons aussi à cœur, en ce dimanche, de présenter le Catéchuménat qui renaît dans nos communautés chrétiennes. Adultes et adolescents découvrent la vie à la suite du Christ ressuscité. Nous vivons ainsi d’une nouvelle manière notre présence au cœur de notre monde en accueillant, dans notre Unité Pastorale, la découverte de la personne du Christ pour les catéchumènes. Comme nous-mêmes qui nous surprenons, à nouveau, à nous laisser enthousiasmer par notre existence nouvelle de baptisé … ressuscité !